Pierre Besnard
Anarchosyndicalisme et anarchisme

Contre la politique de l’asservissement du mouvement ouvrier aux exigences de partis politiques dénommés « ouvrier », un nouveau mouvement, basé sur l’action directe des masses, en dehors et contre tous les partis politiques, surgissait des cendres encore fumantes de la guerre de 1914-1918. L’anarcho-syndicalisme réalisait la seule conjonction de forces et d’éléments capable de garantir à la classe ouvrière et paysanne sa complète indépendance et son droit inéluctable à l’initiative révolutionnaire dans toutes les manifestations d’une lutte sans merci contre le Capitalisme et l’État, et d’une réédification, sur les ruines des régimes déchus, d’une vie sociale libertaire. L’anarchosyndicalisme complète donc l’anarchisme communiste. Ce dernier souffrait d’une lacune considérable qui paralysait toute sa propagande : son détachement des masses ouvrières. Pour y infiltrer les principes libertaires, et pour donner à ceux-ci des possibilités de réalisation concrète, il avait fallu organiser des syndicats et y étayer le syndicalisme sur des bases libertaires et antiétatiques. C’est ce qu’a fait, c’est ce que continue à faire l’anarcho-syndicalisme.