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Appel de Rouen Grève, occupation, blocage. Ils ont commencé...

A Rouen une Assemblé Générale a déclaré la grève, l'occupation et le blocage de l'Université. Cette décision fut reprise pour une semaine au moins. Ils sont la génération qui s'est battu dans la rue ces dernières années, ces derniers mois. Depuis plusieurs jours, ils ont observé la mobilisation des autres villes. Il leur a semblé que chacun, là où il était, attendait un signal, une étincelle, pour que tout commence. Ils n’ont plus de raison d’attendre.
Des cheminots ils retiennent la force de paralysie, la capacité à dérégler les gestes tellement huilés du quotidien. Du CPE ils gardent la force d'initiative et la possibilité de vaincre dans l'affrontement. Si ce mouvement nait du prétexte de la loi sur l'autonomie des universités, il s'inscrit plus généralement dans une offensive à l'encontre du pouvoir en place. La France d'après, ils y sont et rien ne la leur fait aimer. Ce à quoi ils sont confrontés n'est pas un simple durcissement des institutions mais la constitution d'une force politique prête à tout pour éliminer ceux qui ne filent pas droit, ceux qui ne partagent pas leur désir d'un monde parfaitement policé où les cadres roulent en vélo au milieu des rafles de sans papiers. Il n'y aura pas de trêve. C'est une vérité de l'époque qu’ils doivent assumer… .

C’est maintenant !
Décrite par Le Monde comme une « agitation persistante » dans les facultés, la lutte entamée depuis la rentrée, même si elle est minoritaire, est riche de potentiels. D’abord, parce que ceux qui font entendre leurs voix tirent les bilans des mouvements récents, et qu’ils se situent d’emblée loin du folklore étudiant d’extrême-gauche qui avait usé les luttes jusqu’à la corde. Ensuite et surtout parce qu’ils cherchent, par leurs interventions à s’échapper du monde étudiant pour rentrer en phase avec un contexte social de plus en plus chargé.
D’une part la morgue, le cynisme, la corruption d’un pouvoir de l’autre, une dégradation générale des conditions de vie de la population. D’une part, un oligarque qui se fait voter, à la hussarde, 140 % d’augmentation de son salaire (et qui, par la même occasion, fait tripler le budget de fonctionnement de l’Elysée, afin d’être sûr de jouir de tous les petits plaisirs de l’existence), de l’autre, une masse de gens qui se débattent avec des salaires de misère, des RMI et autres allocations lamentables au regard du coût de la vie. Cette situation trace de plus en plus nettement les lignes d’un combat classe contre classe.

Agir ne plus déléguer !
Nos fins de mois sont de plus en plus rudes, voire même impossibles ; de plus en plus, nos vies sont réduites à une tentative de survie, soumises à la galère de l’intérim, à la trouille du chômage, à l’augmentation des coûts de l’alimentaire, du transport, de la santé, à la disparition progressive de la retraite, etc. Qui sème la misère récolte la colère. Cela, nos oppresseurs le savent bien ; ainsi, le fichage et le contrôle social de nos existences atteignent des dimensions toujours plus alarmantes, par le biais d’une utilisation fallacieuse de l’idée de progrès.
Tout cela répond aux aléas multiples du capitalisme/libéralisme, qui s’accommode volontiers des successifs changements de gouvernements. D’ailleurs, qu’ils aient été de droite ou de gauche, leurs actions n’ont consisté qu’à nous enfoncer un peu plus.
Le « je-m’en-foutisme », la « résignation », et le « coup de gueule individuel » ne changeront pas la donne. Ils ne feront même que l’empirer. Seule la lutte est efficace, comme lors du mouvement contre le CPE/CNE ou de la réforme « Juppé » sur les retraites. Pour qu’elle soit victorieuse, nous, exploités, opprimés et/ou indignés, ne pouvons compter que sur nous-mêmes. C’est-à-dire que nous devons développer nos propres capacités pour agir de façon autonome, en nous passant des « services » des bureaucrates syndicaux. Ceci implique de créer des comités de lutte regroupant toutes les personnes qui refusent de s’écraser et qui désirent faire face activement et collectivement à l’oppression généralisée. D’autre part, il est impérieux que ces comités de lutte refusent l’enfermement dans le corporatisme (La simple défense de son intérêt catégoriel). Lycéens, étudiants, précaires, travailleurs et chômeurs : soyons tous unis dans des comités de lutte et les assemblées générales, les deux terminaisons nerveuses de la lutte. Les Communistes anarchistes de la CNT-AIT appellent cela la résistance populaire par la base.
Mais, depuis trop longtemps, la démagogie et l’illusionnisme sont utilisés pour fourvoyer la lutte dans l’impasse. Il est nécessaire par exemple de rompre avec le rituel des manifestations et des actions sporadiques sans perspectives réelles. Attaquons-nous aux véritables cibles représentatives des pouvoirs (politique, économique, …) en les bloquant à notre avantage.

Résistance populaire par la base ! Grève générale ! L’Etat et le patronat continuent, la lutte aussi ! 
Syndicat Intercorporatif de Montpellier.
CNT-AIT - BP 41176 - 34009 Montpellier cedex 1