Là-bas, la Guerre

ici, la Guerre

 

 

Là-bas, il y a une classe exploiteuse qui voudrait une part plus grosse du gâteau pétrolier.

- L’objet du conflit, c’est le pouvoir du pétrole. La rente pétrolière retirée du commerce du pétrole fonde l’essentiel du pouvoir des bourgeoisies dans une « zone pétrolière » qui va du Maghreb au Pakistan et du Soudan au sud de l’état russe, mais aussi en dehors de celle-ci (investissements financiers et réseaux religieux à partir des pétrodollars).

- Les moyens employés : très peu de techniciens, employés par des firmes internationales sur des régions contrôlées par la bourgeoisie locale pour le compte des bourgeoisies de tous pays. L’industrie pétrolière emploie très peu et rapporte beaucoup.

- Les classes bourgeoises locales, mécontentes d’être une simple courroie de transmission du capitalisme international, désirent développer leur propre capitalisme. Pour cela, certaines fractions d’entre elles créent des mouvements politiques populistes fondés sur l’islam.

 

Ici, il y a une classe exploiteuse qui a besoin de toujours plus de pétrole pour faire tourner son économie.

- Le capitalisme, depuis qu’il est apparu, a toujours voulu l’exploitation du plus grand nombre possible d’individus pour se perpétuer et donc s’étendre sur toute la planète et dans tous les rapports sociaux.

- Les patrons dans les pays « développés » ont besoin de la matière première « pétrole » (et gaz) pour faire tourner le système économique qui est la source de leur pouvoir sur la société. Sous forme d’énergie ou de matières plastiques, les hydrocarbures ont acquis une place centrale dans la production et la consommation de tous les pays du monde.

- Ces patrons contrôlent l’industrie pétrolière (extraction, transport, transformation, commercialisation) et tout cela leur rapporte des montagnes de pognon. Leurs complices, les états, maintiennent là-bas des armées pour leur permettre de continuer.

 

Partout il y a des patrons qui ne cessent de se disputer une part toujours plus grosse du gâteau.

 

Alors, il y a la guerre : en Tchétchénie, en Afghanistan, en Iraq,  etc.

 

Là-bas, il y a des millions de prolétaires oubliés à qui le capitalisme n’a laissé que l’islam pour survivre ou pour mourir sous les bombes.

- Dans de nombreux pays de la « zone pétrolière », il existe des millions de prolétaires dont la classe capitaliste n’a pas besoin pour extraire du pétrole. Les oléoducs peuvent bien passer sous leurs pieds, les champs de pétrole se trouver à quelques dizaines de kilomètres, pour eux, pas l’ombre d’un pétrodollar. Mais si le flux de pétrole est menacé d’interruption, ils ont droit à des bombes, des bombes et des bombes. Et dans l’intervalle des régimes répressifs ouvertement soutenus par les états démocratiques.

- L’issue qu’il leur reste pour survivre, c’est l’islam grâce à ses réseaux d’entraide et pour l’espoir d’un avenir possible. écoles, hôpitaux, bourses d’études et solidarité sont financés sous couvert de la zakat, l’aumône obligatoire de l’islam, par une partie de la rente du pétrole et donc par les bourgeoisies qui la perçoivent. Comment ne pas croire au rêve de l’oumma (communauté des croyants) qu’elles propagent ?

- En Tchétchénie, la guerre et les tueries se succèdent depuis 1996. En Afghanistan, depuis novembre 2001, les bombardements n’ont pas cessé ; après l’invasion anti-Talibans, de nouvelles armées d’occupation entretiennent la guerre civile. En Iraq, les civils n’ont jamais connu de répit : après les massacres de la Guerre du Golfe, ils connaissent des bombardements quasi-quotidiens depuis 1991 et les souffrances et les morts causées par le blocus économique. Aujourd’hui, sans cesser les bombardements, les états-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne  ont programmé une nouvelle guerre en Iraq.

 

Ici, nous sommes des millions de prolétaires à qui le capitalisme n’a laissé que le droit d’aller au chagrin et la peur de se prendre une bombe « terroriste » sur le coin de la figure.

- L’économie capitaliste, c’est nous qui la faisons tourner. C’est nous qui transportons le pétrole dans des bateaux-poubelles comme l’Erika et le transformons dans des usines qui nous polluent et nous pètent à la gueule comme à Toulouse, tout cela grâce au mépris de ceux qui nous emploient. C’est à nous qu’ils font consommer de l’essence pour subvenir à nos besoins (aller bosser, se chauffer, boire dans des gobelets en plastique, etc.).

- Parce que les états-Unis d’Amérique incarnent au plus haut degré l’impérialisme des états occidentaux (bombardements de cibles « faibles », c’est-à-dire civiles au Nicaragua, d’où la condamnation pour « usage illégal de la force » en 1986 par la Cour internationale de justice ; destruction en août 1998 de toute la production pharmaceutique du Soudan, etc.), un édifice comme le World Trade Center est transformé en cible avec les travailleurs qui s’y trouvent.

- Ensuite, les Etats-Unis d’Amérique persuadent aisément leur population — la plus religieuse de la planète — qu’un Grand Satan étranger veut sa disparition. Et les autres états, trop contents de l’aubaine, leur emboîtent le pas. La police et l’armée envahissent notre quotidien : frontières, gares, aéroports, métros, rues, partout des hommes en armes nous contrôlent (papiers, perquisitions, courriers électroniques) et nous « rassurent » par leur proximité policière. Alors, des amendes, des arrestations et des peines de prisons pleuvent ; des ministres sont affectés à la construction de prisons.

 

Partout dans le monde, les prolétaires ne sont à l’abri d’aucun type de terrorisme.

Partout dans le monde, les prolétaires sont écrasés par le capitalisme et son bras armé, l’état, qu’il soit démocratique ou pas.

 

Là-bas comme ici les bourgeoisies s’ingénient à ce que, prolétaires de tous les pays, nous soyons divisés, nous nous haïssions, nous nous massacrions afin qu’elles continuent à croître et à s’engraisser sur notre dos.

Ce n’est pas de charité que nous avons besoin. Elle n’est que l’apanage de ceux qui nous exploitent et nous dominent.

Nous n’avons rien à attendre, rien à gagner si nous restons isolés face à nos maîtres. La solidarité, bien sûr, mais celle que nous, prolétaires, nous pouvons organiser à la base. Dans ce monde mortifère où l’arrogance démocratique ou religieuse voudrait nous contraindre à l’humiliation et au découragement, si vite, si vite arrivé : nous n’avons pas d’autre choix.

Nous condamnerons toujours les guerres, toutes orchestrées par les états et les patrons ; c’est parce que nous sommes anticapitalistes que nous sommes antimilitaristes.

 

« Avec les maîtres de ce monde, les maîtres avec leurs prêtres, leurs traîtres et leurs reîtres » *,

nous n’avons rien à partager.

 

* Jacques Prévert, « Pater Noster » in Paroles.

 

Non à la guerre, pour la révolution sociale !

Vive l’anarchie !