Terrorisme d'Etat en Espagne

Depuis début février, deux travailleurs du spectacle de la troupe « Marionnettes d'en bas » sont détenus au secret à Madrid sous la fausse accusation d'apologie du terrorisme. La municipalité madrilène, pourtant soutenue ouver- tement par le parti Podemos, ici ne semble pas s’être indignée…
En effet, ces « dangereux » individus ont présenté, d’abord à Grenade puis à Madrid, « La Sorcière et Don Cristobal». Ce spectacle de marionnettes tous publics est, il est vrai, hautement subversif par les temps qui courent ; les sym- boles de la Propriété, de la Religion, de la force de l’État et de la Loi y sont sévèrement attaqués.
Quelques « valeureux » spectateurs ont averti les forces de l’ordre (nous rappelant la glorieuse épo- que vichyssoise de la délation légiférée), lesquelles ont mis fin à la représentation en embarquant nos deux jeunes artistes. C’est dans le récit même de la pièce que le prétexte a été trouvé : une tentative de viol puis d’enlèvement, des meurtres, plusieurs symboles du pouvoir ridiculisés et, enfin, une pancarte où était inscrite une allusion critique et ironiquement décalée au mouvement séparatiste basque ETA ainsi qu’à l’organisation islamo-criminelle Al-Qaïda. C’était bien cette chasse aux sorcières suscitée par les lois anti-terroristes que la troupe « Marionnettes d’en bas » entendait dénoncer. L’objectif semble pour le moins atteint, la démonstration est faite…
Quant aux médias de masse, fidèles à leur rôle, ils suivent la ligne du pouvoir en alimentant à la moindre occasion leurs lucratives chroniques dédiées au terrorisme.
La guerre, c’est ça : Avions Rafale ou Sukhoi… kalachnikovs, ceinture d’explosifs, arrestations, mises en résidence surveillée, mise au secret, garde à vue, perquisitions, présomption de culpabilité étendue à tous… A contrario, en choisissant l’expression artistique, les marionnettistes ne symbolisent-ils pas la paix ? La liberté d’expression serait-elle si dangereuse qu’il faille la mettre en cage ? En Espagne, comme en France avec l’inquiétante poursuite de l’état d’urgence, l’arbitraire est clairement au service des capitalistes.

Halte à la répression tous azimuts et systématique ! Soutenons les travailleurs du spectacle incriminés et exigeons leur libération immédiate !


Syndicat Intercorporatif de Montpellier.