Justice de classe
Kamel
Belkadi a été reconnu coupable de l’incendie de DAEWOO-ORION, survenu le 23/01/2003, par le tribunal
correctionnel de Briey qui le condamne à 3 ans de prison (dont 18 mois fermes)
et à 30 000 € d’amende.
Pourtant
3 témoins certifient formellement que Kamel était bien au poste de garde à
partir de 20 heures et ce, jusqu’au moment où l’incendie s’est déclaré. Donc
Kamel ne peut matériellement pas être l’auteur de l’incendie criminel.
L’accusation s’appuyait sur un seul « témoin-clé » aux déclarations
contradictoires : il a d’abord prétendu avoir vu Kamel passer avec un fenwick,
puis qu’il a seulement entendu le véhicule qui serait passé par une « porte
rouge » dont tous les autres témoins s’accordent à dire qu’elle était bloquée
et ne permettait pas le passage d’un tel engin ! Un autre témoin a quant à lui
dénoncé les pressions exercées à son encontre pour le forcer à accabler Kamel. En outre, l’absence de mobile n’a pas
été prise en considération : l’incendie a brisé le rapport de force construit
entre direction et salariés, empêchant ces derniers de faire aboutir leurs
revendications. Dans ce procès, on a manifestement oublié la question capitale
: « à qui profite le crime ? »
En
présence de tels faits, il est impossible de ne pas crier au scandale et au
procès truqué. Une fois de plus, on ne peut que constater la volonté de briser
la résistance des travailleurs. Ce fut le cas avec les menaces lancées par la
direction d’EDF à l’encontre de 3 salariés, impliqués dans la mobilisation contre
le changement de statut, avant de faire marche arrière. On peut aussi rappeler
les allégations mensongères visant à licencier 5 salariés du Mac Do du
boulevard St-Denis à Paris qui provoquèrent un mouvement de grève d’octobre
2001 à février 2002 (débouchant sur leur réintégration).
Il
s’agit malheureusement d’un nouvel épisode de la lutte menée par le patronat et
l’État, avec la complicité de la Justice, si prompte à protéger le système
contre les travailleurs en lutte et les militants. Entre les politiques «
responsables mais pas coupables » dans l’affaire du sang contaminé et les
militants de C’SUR reconnus coupables, sans peine, pour avoir aidé des
sans-papiers, la Justice perd sérieusement de son crédit.
Syndicat intercorporatif de Châteauroux
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales –
novembre/décembre 2004 n° 196)
(Pour plus d’infos ou envoyer un
message de soutien : ulcgtlongwy@worldonline.fr)