CFDT
: 19,5 millions d’euros, soit 50 % du budget,
CGT
: 3,9 millions d’euros, 34 % du budget,
FO
: 14 millions d’euros, 40 % du budget,
CGC : 4 millions d’euros, 40 % du budget,
CFTC
: 2 millions d’euros, 20 % du budget
Quelques
exemples :
Le
Conseil Général d'Île-de-France verse pour 2004 1 million d’euros pour les
syndicats franciliens ;
celui
du Pas-de-Calais a dépensé 12.200 euros pour le congrès de l'UNSA ;
la
région PACA a versé 45.000 euros pour les syndicats du Conseil économique et
social régional, plus 22 867 euros pour le congrès de FO à Marseille ;
la
mairie de Paris a offert en avantages et nature (locaux) : 1,5 million d’euros à
la CGT (en 1999), une aide aux frais de logement de 699.723 euros. pour la
CFDT, et 40.000 euros de frais de
déménagement à FO ;
la
mairie de Besançon offre une subvention aux syndicats de 55.232 euros ;
celle
de Lyon : 15.232 euros.
Chaque
année, 0,75 % de la collecte des OPCA (collecteurs de l'argent de la formation
par branche) soit 19 millions d’euros distribués entre syndicats de salariés et
de patrons. De plus, chaque OPCA peut redistribuer encore 0,75 % de sa collecte
aux partenaires sociaux de sa branche. Exemple, Fafice, OPCA des sociétés
d'informatique, redistribue 1 million d’euros aux syndicats patronaux et
salariés du secteur. Ajoutons que les orga-nismes de formation peuvent être
directement liés aux centrales syndicales : CFPTS (formation technique du
spectacle), créé par la CGT, est financé par AFDAS (OPCA du spectacle). Son
président, J. Voisin est secrétaire général CGT du spectacle. FORMECOS de FO
est lié avec l'OPCA du bâtiment, tandis que REFE (formation informatique) est
présidé par Alain Gil, également secrétaire général de la CFDT francilienne.
Le
Ministre du travail a versé, en 2003, 36 millions d’euros aux organisations
syndicales (en incluant l'UNSA). Les services du Premier ministre, 2 millions
d’euros aux syndicats de la fonction publique. Matignon finance également le
Conseil économique et social et, par là, 69 syndicalistes qui reversent leurs
indemnités (2.775 euros nets mensuels
pour le premier mandat, ensuite, 3.033 euros). Il participe via le CES aux
dépenses d'études des centrales, soit 2 millions d’euros.
Axa
donne à chaque salarié un chèque pour le syndicat de leur choix (de 38 euros
pour les employés, 45 euros pour les cadres). Le Crédit Lyonnais, Ibis, Casino
… versent une dotation annuelle à leurs syndicats. Renault a versé en 2000
exactement 91.470 euros aux fédérations syndicales de la métallurgie. Onet,
Giraudy, le Conseil supérieur du notariat finançaient la CFDT. Macif, AG2R,
Médéric, Malakoff, MV4, Total, Aventis… arrosent les journaux des centrales
syndicales.
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500 agents de la fonction publique sont déchargés d'activité pour raison
syndicale. EDF offre 85 000 heures à la Fédé CGT Énergie. La RATP compte une
quarantaine de permanents syndicaux, plus des détachés auprès des
confédérations. La SNCF totalise 178 permanents. à la CGT, 7 élus du bureau
confédéral seraient rétribués par leur boîte d'origine.
Selon
l'accord du 12 décembre 2001, 0,15 % de la masse salariale des entreprises de
moins de 10 salariés alimente le développement du dialogue social, soit 1
million d’euros pour les confédérations, plus 4 millions d’euros à répartir
entre les partenaires au niveau des branches. Il existe également des accords
de branche, au-delà des PME, existent également : BTP, fleuristes, charcuterie,
boulangerie, foyers de jeunes travailleurs, hospitalisation privée, etc. Que
dire d'officines comme ADESSAT (CFTC, CFDT, CGC), créé en 2000, pour étudier et
suivre les aménagements du temps de travail, financé par la branche avec 0,02 %
de la masse salariale.
Des
sigles hermétiques, comme Aqual, Leonardo, Ligne budgétaires B3 4000, 4002,
4003, Fond Interrég … sont autant de sources financières pour les syndicats. La
commission cofinance jusqu'à 80 % des projets sur le dialogue social européen,
etc.
Exemple
: en 2003, la CGT empoche 83.854 euros d'aide à la négociation pour le statut
européen de Suez. Sa Fédé métallurgie
et son Union des retraités, 26.281 et 76.510 euros pour des recherches sur
l'emploi industriel, les conditions de travail et l'allongement de la vie. FO
reçoit 958.903 euros pour assistance aux pratiques de relations
professionnelles… bulgares. La CFDT, pour des travaux sur la participation
financière des salariés, 38 340 euros. Le Fond Eure fiance 7 euroconseillers
CGT et 5 CFDT pour la mobilité internationale.
Rappel
: la CRI (caisse de retraite) finançait, depuis 1995, 25 permanents syndicaux.
La CPAM de Paris mettait 16 agents à disposition de syndicats et de
mutuelles. L'UNEDIC, AGIRE, ARRCO,
CNAM, CNAV, AGEFIPH versent chaque année 50.000 euros aux confédérations qui
siègent dans leur CA. Certains organismes comme l'UCANSS, l'UNEDIC, versent une
subvention comprise entre 250.000 et 400.000 euros par an.
Leurs
moyens alimentent souvent les organisations syndicales en faisant vivre les
organisations « amies » : SYNTEX pour la CFDT, SECAFI ALPHA pour la CGT. Les CE
sont financés par 0,02 % de la masse salariale.
Ces quelques éléments ne sont qu'un aperçu des sommes versés, car il est pratiquement impossible de connaître l'ensemble des subventions versées par les collectivités territoriales, ainsi que par les organismes en tout genre, les structures discrètes ou carrément occultes qui viennent abonder le trésor syndical. Toutes les structures organiques, de la simple section d'entreprise jusqu'aux structures internationales en passant par les UL, UD, UR, fédérations et confédération sont touchées par ce jeu. Aucune de ces structures ne pourrait survivre si elle n'avait que les cotisations des adhérents qui deviennent de plus en plus marginales dans le budget. La survie des syndicats dépend de l'État, des politiques, des patrons. Les logiques opportunistes, de pouvoir, d'intérêt personnel, de lucre… poussent les arrivistes à s'accaparer les bonnes places syndicales. Couplé au recul des adhésions, cela aboutit à accélérer l'intégration et le jeu partenarial… dont dépendent d'ailleurs les subsides des bureaucraties syndicales. Celles-ci, censées défendre les intérêts des travailleurs, contribuent au maintien de leur exploitation.
Jean Picard, Syndicat intercorporatif de Caen
Référence : Liaisons Sociales, septembre 2004.
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales –
novembre/décembre 2004 n° 196)