La Loi Fillon d’orientation sur l’éducation va être prochainement discutée par nos chers députés, après avoir été approuvée par le conseil des ministres. Elle arrive dans un contexte déjà difficile, avec des budgets toujours plus insuffisants, un manque croissant de personnel enseignant, sans parler de la récente décentralisation du financement d’une partie des personnels... C’est sûrement pour cette raison que le ministre de l’Éducation présente son projet avec une démagogie remarquable (avec l’aide des médias peu contraignants).
Si ce dernier avance masqué, la loi en préparation comporte différents points pour le moins inquiétants, parmi lesquels :
- Remplacements désormais effectués par les professeurs présents, sous forme d’heures complémentaires (économies garanties !)
- Un socle commun de connaissances (français, maths, langue internationale, c’est-à- dire l’anglais, et, dans une moindre mesure, les sciences et l’histoire). Un genre de kit minimum nécessaire de l’esclave moderne. Les autres matières seraient désormais optionnelles, et réservées aux élèves maîtrisant le socle commun. Quand on sait comment l’adaptation du système scolaire est étroitement liée au capital culturel transmis par la famille, donc en fonction de l’origine sociale, on peut imaginer les conséquences d’un tel projet... Pas besoin de littérature, d’arts... qui distraient le travailleur !
- Filières professionnelles au collège, en partenariat avec les collectivités locales et les entreprises. Une aubaine pour ces dernières. Quoi de mieux pour faire entrer ces jeunes proies dociles dans le monde merveilleux du travail, et de précarité qui va avec !
Tout cela est la continuité de la destruction programmée du service public d’éducation (entre autres) et de l’adaptation de l’enseignement aux lois concurrentielles du marché, lois qui constituent la sinistre et froide logique de l’économie capitaliste.
L’enseignement supérieur connaît d’ailleurs lui aussi les mêmes attaques du capital : moyens toujours plus insuffisants, mise en place du système LMD, qui, sous couvert d’harmonisation européenne des diplômes, harmonise en réalité les liens universités / entreprises, toujours selon la logique marchande.
Toutes ces réformes constituent l’application de directives européennes et elles participent ainsi à des transformations du système capitaliste nécessaire à sa survie.