Pour en finir avec le nucléaire


« La radioactivité n’est pas dangereuse, puisqu’elle peut être parfois naturelle. »

La peste aussi ! Un argument des plus spécieux braillé depuis les années 1970. Une étude européenne, menée dans 9 pays et publiée dans le British Medical Journal à la fin du mois de décembre dernier, estime que 9 % des décès résultant d’un cancer du poumon sont dus au radon, un gaz radioactif naturel. Celui-ci décuplant les méfaits du tabac 1.
Libération 2 révèle qu’une étude scientifique a montré une concentration de tritium (gaz radioactif) autour du centre de Valduc (Côte-d’Or) où le CEA travaille sur des bombes H. « Citoyennisme » oblige, le CEA a voulu embobiné les gens en proposant aux élus et scientifiques locaux de s’assurer eux-mêmes de la fiabilité de leur installation. Ainsi naquit un petit organisme d’étude, la SEIVA. En 2000, Olivier Daillant, membre de l’Observatoire mycologique, est chargé par cette dernière d’analyser la quantité de tritium, principal rejet radioactif du centre, fixée dans les lichens environnants. En 986, c’est lui qui a découvert la contamination ds champignons français par le césium du nuage de Tchernobyl. Les premiers résultats communiqués en mars 2001 montrent que la concentration de tritium est mille fois supérieure à la normale à 1 km du site et cent fois supérieure à 4 km. Le CEA a été contraint de confirmer ces analyses, mais la SEIVA s’est empressée de nier tout risque pour les humains sans expliquer l’importance des doses attestées. L’Observatoire mycologique décide lors de poursuivre ses propres investigations et conclut que le tritium disparaît progressivement en l’absence de contamination, ce qui implique que les quantités présentes il y a 20 ans soient beaucoup plus élevées qu’aujourd’hui. Ainsi selon Daillant : « Soit les chiffres d’émission en tritium publiés depuis 1986 sont faux ; soit il s’est produit auparavant des émissions absolument énormes et tenues secrètes. » Les résultats de ces travaux viennent d’être repris par le Journal of Atmospheric Chemistry.
À la suite d’incidents signalés par EDF entre le 12 et le 20 octobre 2003, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a recensé 58 travailleurs légèrement irradiés dans la centrale de Gravelines (Nord) et noté une analyse de la situation « déficiente ». EDF a avoué 8 autres salariés contaminés au cours de cette période, dont 2 à Chinon (Indre-et-Loire). Au total, 66 salariés ont été irradiés dans 5 centrales différentes en moins de 10 jours !

Syndicat intercorporatif de Châteauroux
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – avril/mai 2005 n° 198) Imprimer

1 - Nouvelle République, 27/12/03.
2 - « Radioactivité flottante autour d’un centre atomique », 03/12/2003.