Rentrée universitaire
: toujours la même galère…
À l'heure de la précarité
généralisée, les étudiants ne sont pas épargnés. Cette année encore, la
croissance... du coût de la vie étudiante est bien au rendez-vous.
Les
frais d'inscription continuent leur incessante augmentation, à hauteur
d'environ 4 % cette rentrée (depuis 1994, l'augmentation est proche de
50 %). Il faut ajouter à cela que de nombreuses universités instaurent des
frais supplémentaires spécifiques (illégaux), ce qui peut alourdir sérieusement
la note... C'est là la réponse à un manque cruel de financement de la part de
l'État. C'est également le cas des CROUS, qui se voient contraints d'augmenter
les loyers des cités-U (entre autres), absorbant ainsi la hausse de
l'allocation logement (ce qui d'ailleurs ne compense pas totalement l'augmentation
des loyers).
Cette
précarité étudiante s'inscrit dans un contexte global de précarisation générale
et elle est largement liée à la précarité salariale : d'une part parce que
les profs, chercheurs, ainsi que l'ensemble du personnel de l'université, subissent
la précarisation de l'emploi (et donc un enseignement d'autant plus difficile à
assurer) ; d'autre part, parce qu'étant donné le coût exorbitant et
grimpant de la vie étudiante, un grand nombre d'étudiants sont contraints de se
salarier pour financer leurs études (généralement des boulots précaires,
sous-payés...) ; la majorité des étudiants seront travailleurs précaires
un jour ou l'autre.
Et
le gouvernement continue inlassablement d'affirmer que les caisses de l'État
sont vides, qu'il y a des « trous », que l'argent dit public manque.
Ce qui n'empêche en rien ce même gouvernement d'allouer, dans son budget 2006,
la modique somme de 37,5 milliards d'euros au ministère de la défense
(+ 3,4 % par rapport à 2005), pour la fabrication d'avions de guerre,
de sous-marins nucléaires, de missiles, et le recrutement de valeureux
guerriers professionnels (pour ceux qui rateraient leurs études dans une
éducation nationale délabrée, sachez donc que le ministère de la guerre
recrute, lui...) ; ou encore, sous prétexte, éminemment social, de lutter
contre le chômage, de multiplier les cadeaux aux capitalistes, soit sous forme
d'exonérations de charges (il fut un temps où l'on disait cotisations
sociales...) et autres réductions d'impôts, soit sous forme de subventions en
veux-tu en voilà. Ou peut-être que l'État (et les collectivités territoriales)
préfère financer en priorité les pôles d'excellence (excellemment rentables
économiquement...), voire des campus privés (comme c'est le cas à Caen) et
favoriser les bourses au mérite, au détriment des bourses sur critère social.
Toujours est-il que dans les hautes sphères dirigeantes, on se fout de nous,
c'est une évidence.
Ce
n'est pas en allant cogérer la misère dans les institutions dites
représentatives (genre conseil d'administration et autres illusions
démocratiques) que la situation s'améliorera. Face au mépris du gouvernement
(et des gouvernements successifs d'ailleurs), qui contribue à maintenir les
inégalités sociales et œuvre au bon fonctionnement de l'économie de marché,
seules des luttes radicales et massives parviendront à établir un rapport de
force nécessaire. à Rouen, puis à Grenoble, certaines UFR ont montré l'exemple
en lançant dès la rentrée un mouvement de grève, et en organisant des AG
régulièrement. Rejoignons-les !
Contre
l'ampleur des attaques et la généralisation de la précarité, organisons une
riposte à la hauteur, une lutte générale !
Autogérons
nos luttes : collectifs de lutte autonomes ! Seules la coordination
et la convergence des luttes paieront !
Syndicat intercorporatif de Caen
(texte transmis par le syndicat
intercorporatif Paris Nord)
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – Décembre 2005/janvier 2006 n° 202)