Contrat de Première Exploitation

Dernière nouveauté du gouvernement pour détruire les maigres droits des salariés, le CPE permet aux entreprises d'embaucher des jeunes de moins de 26 ans pour une période d'essai de 2 ans… et donc de virer à tout instant ledit jeune, sous pression pendant 2 ans, devant se plier à toutes les exigences de son patron dans l'espoir d'une hypothétique embauche définitive.
La volonté affichée de réduire par ce moyen le chômage n'est qu'hypocrisie. Le chômage de masse est une composante structurelle du capitalisme. Le salarié ne représente pour les patrons qu'un coût de production, au même titre que les matières premières ou les machines, coût de production qu'il convient de réduire par tous les moyens pour maximaliser les profits. De ce point de vue, le chômage est une arme qui nous pousse à accepter n'importe quelles conditions de travail, aussi pourries fussent-elles, de crainte de le perdre, ce fameux travail.
Le CPE s'inscrit dans une stratégie globale de destruction des droits des salariés, et il doit pour cela être refusé et combattu.
Que faire ? Il nous appartient de nous organiser pour lutter contre cette vacherie. La riposte envisagée par les dirigeants des syndicats institutionnels n'est pas satisfaisante. Une journée d'action, et puis quoi ? Cette stratégie de journée d'action a déjà montré ses limites (pour les retraites, dans l'éducation nationale…) et est très prévisiblement vouée à l'échec. On le sait, seul un rapport de force important peut payer. Lorsque les étudiants et les lycéens ont obtenu des choses, c'est par la grève et des manifs quotidiennes (contre la loi Devaquet, contre le CIP, ou pour l'obtention de postes à l'université de Pau, grève longue et victorieuse en... 1995).
Nous savons donc ce que nous avons à faire, décidons collectivement d'arrêter de travailler pour pouvoir manifester quotidiennement notre refus de ce contrat inique jusqu'à obtenir son retrait.
Toutes et tous en grève contre le CPE

Syndicat intercorporatif de Bordeaux
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – avril/mai 2006 n° 204) Imprimer