C’est sous cette banderole et son verso « ni rose, ni vert, arrêt immédiat du nucléaire » que les anti-nucléaires rassemblés dans la CCSN (Coordination contre la société nucléaire)
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La CCSN est née après la ma- nifestation anti-nucléaire de jan- vier 2004 à Paris dans la « mou- vance libertaire ». La base orga- nisationnelle, la critique antinu- cléaire et la stratégie du regrou- pement ont définies dans un texte de présentation disponible à l’adresse nationale de la coor- dination : CCSN C/O CNT-AIT BP46 91103 Corbeil cedex.
ont bravé la pluie et le froid de la presqu’île nucléaire du Cotentin du 14 au 17 avril dernier. Entre 30 et 40 personnes s’étaient donné rendez-vous à Cherbourg dans le campement du VAAAN (Village autogéré anticapitaliste et anti-nucléaire) sans y être impliquées pour des « raisons d’autonomie » discutées dans les réunions de la CCSN. Le campement contenait environ 300 personnes dont une importante communauté allemande. Les camarades de Caen assuraient la logistique et c’est dans une yourte maison que la CCSN put assurer deux projections et débats, tables de presse, repas, rencontres, etc.
Malgré un temps épouvantable et des conditions très difficiles (beaucoup trop de monde à accueillir), aucun problème majeur ne survint. C’est aussi cela l’auto-organisation, la responsabilisation individuelle et collective. Les débats nous démontrent les attentes d’anti-nucléaires déboussolés par les prises de position du « réseau Sortir du nucléaire » dominé par le fric de Greenpeace et les politiciens verts.
La manifestation d’environ 20000 participants s’ébranla d’une manière assez anarchique dans la ville avec « plusieurs parcours ». La remise en peinture du local EDF par de nombreux manifestants laisse à penser que le tabou du Service Public est tombé et que les staliniens de la CGT ne peuvent plus protéger leur boutique à cancers et à subventions.
2000 tracts
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Le tract diffusé et le n° 1 du bulletin de la CCSN sont aussi disponibles à la même adresse.
furent diffusés par la CCSN et dénonçaient la volonté des autorités de faire vivre les populations en territoire contaminé, le développement du nucléaire civil et ses implications militaires, l’illusoire remplacement du nucléaire par les énergies renouvelables, la collaboration des Verts pour la construction de l’EPR (réacteur dit de 3e génération) à Flamanville (Manche) et enfin la nécessaire rupture avec le capitalisme et l’État.
Nos slogans, trop peu nombreux, furent repris par beaucoup de manifestants et le « élu, vendu, THT » trouva l’ex-ministre vert Voynet en train de bavasser avec les médias. Pas très contente de ce bruit de fond, avec un garde du corps pas très stable, la baronne n’a dû son salut d’élue qu’à la fuite devant le nuage actif des anti-nucléaires. Pas une seule voix pour dénoncer l’action, bien au contraire une satisfaction générale de ne pas avoir fait le voyage pour rien.
Quelque accrochage avec des personnes « averties » du réseau laisse à entendre que la coordination leur déplaît fortement. Même si nos intentions ne sont pas d’agir en fonction de ce lobby, nos actions amèneront forcément leurs réactions qu’il faudra gérer avec détermination et cohérence.
Aussi nous devons être clairs avec nos amis fédérés dans la CCSN qui constitue une collaboration inédite, à la base, d’individus, de groupes libertaires et « radicaux ». Comme dans les autres luttes sociales où nous préconisons leur conduite par des comités et autres regroupements autonomes, la lutte anti-nucléaire ne doit pas échapper à ces principes fondamentaux si nous voulons être crédibles et sortir de l’isolement paralysant. Notre vigilence sur la récupération politicienne ne doit pas occulter qu’en notre sein figurent aussi des gens peu scrupuleux qui agissent de la même manière que ceux qu’ils dénoncent, démontrant ainsi la séparation entre un discours idélogique et la pratique.
à suivre...