L’ASI (Anarcho-Syndicalist Initiative), section serbe de l’AIT depuis le congrès de 2004 à Grenade, nous informe du succès de sa première action indépendante en juin 2006, à Belgrade.
Leur syndicat de Belgrade a été contacté par Slavica K., employée d’un restaurant italien quatre étoiles, le « Mamma mia » (fréquenté par des personnalités politiques, comme l’ex-ministre de l’Intérieur qui y fut assassiné par la mafia en 1997). Slavica venait de démissionner en raison d’une part des brutalités du patron (alcoolique) envers ses employés, et d’autre part de leurs conditions de travail : il ne les déclarait pas et ne payait leurs cotisations sociales. Le patron avait refusé de payer à Slavica son dernier salaire (150 euros), en l’agressant et en l’accusant de vol.
Connaissant l’ASI par sa propagande, Slavica contacta alors le syndicat de Belgrade. Le 10 juin, un rassemblement d’une vingtaine d’adhérents et de sympathisants, avec tracts et drapeaux, eut lieu devant le restaurant en signe de protestation. Un délégué rencontra le patron ; celui-ci, par crainte d’un esclandre dans son établissement (où déjeunait ce jour-là le ministre de l’Éducation), accéda finalement à la demande.
Conséquences positives de cette action :
- Slavica, nouvelle adhérente de l’ASI, a pu encaisser son salaire ;
- les autres employés, au vu des méthodes de travail du syndicat, souhaitent créer une section dans l’établissement ;
- de nombreux messages de soutien, entre autres du Kosovo et de Macédoine, sont parvenus à l’ASI. Ce qui montre que l’internationalisme du prolétariat peut venir à bout des divisions nationalistes, y compris dans les Balkans.
Cette victoire est d’autant plus importante que l’organisation syndicale dans le secteur privé est inexistante en Serbie.