Synthèse sur notre condition

L’être humain ne peut que s’émanciper et, malgré les grands obstacles qui lui sont mis, l’humanité avance. Bien que tous les régimes politiques aient seulement privilégié, par l’élitisme, une poignée de personnes, et exploité, fatigué, crevé, enlevé, emprisonné, tué… ceux qui sont les véritables producteurs, et donc ceux qui font tourner leur « machine », ceux qui sont trompés, manipulés, baladés, enrôlés… ceux qui s’efforcent de se regrouper autour d’un même but, ceux qui malgré l’individualisme égoïste, continuent d’être solidaires pour gagner, morceau par morceau, leur bien-être. Ceux-là, c’est nous, les travailleurs, qui vivons ou plutôt qui continuons de survivre.
Et si nous ne cessons de croire que nous sommes des loups pour nous-mêmes, si nous ne faisons pas l’effort de reconnaître que chacun de nous fait partie de l’humanité, alors l’escalade vers le bien-être ne sera qu’une longue et interminable résignation.
Nous nous disons responsables lorsque nous laissons entre les mains des institutions la gestion de notre quotidien. Lorsque nous envoyons quelqu’un, que nous ne connaissons même pas, s’asseoir confortablement dans ses privilèges de politique, de patron ou bien de délégué syndical.
À la poubelle ces manières déplacées, violeuses d’intimité car immorales et dépassées. Trop ont déjà profité de nous. Il est temps de faire un pas en avant vers notre liberté. De dire à ceux qui nous contrôlent, que désormais nous déciderons de nous-mêmes, ce qui nous semble bon ou pas pour l’émancipation de l’humanité et non pour sa destruction (comme le préconisent les guerres, les religions, l’argent et la propriété privée).
Libres, c’est ce que nous voulons être. Pour qu’enfin, nous puissions consommer gratuitement ce que nous produisons.
La peur n’est rien lorsque l’on sait que, de toutes façons, cette vie à laquelle ils nous obligent, nous tue à petit feu.
La terre est à tous les êtres ; les frontières, des dessins de « fils à papa » irresponsables qui nous divisent ; et l’argent, l’instrument de l’inégalité, de la déshumanisation, d’échange de notre sueur, qui nous achète, nous vend, nous estime, nous détruit.
Aux armes ! Surtout pas ! Nous ne sommes pas des barbares comme eux. Même si nous savons qu’ils ne résisteront pas au fait de défendre leurs privilèges.
Nous nous défendrons mais ne leur donnerons jamais l’occasion, l’excuse de nous attaquer. Jusqu’à la fin, ils essaieront de nous user. Mais ils ne sont qu’une poignée, et nous des millions !
La redistribution des richesses par le travailleur lui-même, son organisation horizontale, c’est-à-dire sans hiérarchie, où le travail est création, la vie se définissant, au fur et à mesure des expériences, par une véritable et réelle conduite morale humaine. Cette liberté, c’est le communisme anarchiste !

Benjaman, Syndicat intercorporatif du Mans
d’après un courriel du Secrétariat international de l’ASI.
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – août/septembre 2006 n° 206) Imprimer