Je m'appelle Astrid Mira

Je m’appelle Astrid-Mira. J’ai 7 ans.
Je suis née en 1999 au Congo, pendant une guerre qui a fait 4 millions de morts.
Mon papa a disparu en 2001. Ma maman a été persécutée et emprisonnée.
Pour nous garder la vie sauve, elle s’est enfuie de là-bas avec moi.
On est arrivées en France en mars 2002.
J’avais 3 ans.
Ma maman et moi, on habite maintenant à Orléans. C’est là où je grandis et où je vais à l’école. Je suis déjà allée en maternelle et au CP.
Mais en mai 2006, le préfet du Loiret a dit à ma maman que ça suffisait comme ça, qu’elle devait quitter la France.
En juin, avec la circulaire du ministre, on a cru que ça allait s’arranger : maman et moi, on remplissait toutes les conditions pour être régularisées. D’ailleurs tout le monde était content pour nous.
Seulement, le 23 août, le préfet a envoyé une lettre à ma maman. Pour lui dire que rien n’avait changé. Qu’on devait partir.
Il n’a rien expliqué. Comme s’il n’y avait jamais eu de circulaire du ministre.
Il a juste écrit : « Je considère que cette décision ne porte pas une atteinte disproportionnée à votre droit à mener une vie familiale normale ».
Une vie normale, je ne sais pas ce que c’est pour le préfet.
Pour moi, c’est le CE1.
Dans mon école.
à Orléans.

Collectif Aïssata, ( http://www.aïssata.hautetfort.com ),
transmis par le Syndicat intercorporatif de Châteauroux
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – octobre/novembre 2006 n° 207) Imprimer