Solidarité avec José et Gabriel

En prison le temps est désir. On y attend. On attend quelque chose qui brisera l’attente. On attend de pouvoir vivre. Quelque chose qui nous apporte des sensations. Quelque chose qui nous inspire. Quelque chose qui nous porte plus loin malgré la routine qui se traîne, malgré l’entourage mortel. C’est attendre et chercher la confirmation qu’on est un être humain, là où la prison voudrait nous détruire, nous soumettre, nous resocialiser. C’est là où, face à leurs mensonges et leur hypocrisie, on ressent notre impuissance au plus profond de nous-mêmes. C’est là que le voile du spectacle tombe et que la matraque devient tangible. Cette matraque que l’on connaît tous mais que nous ne voyons ou ne voulons pas toujours voir.
Voilà plus de 20 ans que José et Gabriel se trouvent face à cette violence, dont plus de 3 ans passés en Allemagne. Cela fait presque 2 ans que les peines respectives de 14 et 13 ans ont été prononcées. De lourdes peines pour une fuite de davantage de détention par une prise d’otages passagère durant une poursuite avec la police. Quelques mois avant, après 20 ans de détention dans les cachots de l’Etat espagnol, ils avaient fui lors d’une permission. Ils voulaient tous deux être libres et enfin poursuivre la lutte qu’ils avaient menée à l’intérieur. Ils sont restés fidèles à la lutte anarchiste et à ses principes, malgré une détention de plusieurs années dans le sinistre régime d’isolation FIES. Ils doivent à présent payer encore plus d’années de prison, cette fois-ci dans l’Etat allemand. Les juges n’ont évidemment pas écouté leur histoire, ils ne l’emploient que comme argument à leur encontre. Ils ont été sanctionnés parce qu’ils sont anarchistes et ça, nous ne pouvons pas l’oublier.
Depuis, ils endurent un régime de contrôle permanent. José est passé par 4 prisons et doit régulièrement subir de sévères mesures. Après une série de brimades et de conflits avec la direction pénitentiaire, il est privé de parloir depuis trois mois. Il s’agissait à la base d’une mesure de trois mois, prise après qu’on l’ait trouvé en possession de haschisch après une visite. Cette mesure a été instaurée comme « mesure de sécurité » permanente par la direction. José refuse de recevoir des visites derrière une vitre. Des procédures judiciaires ont été entreprises, mais la situation peut durer longtemps. Pour Gabriel la détention se déroule de manière similaire. Il décrit son régime comme « ressemblant au FIES (et à certains égards c’est même pire) ».
Nous appelons à une mobilisation internationale en solidarité avec José et Gabriel et avec tous les autres prisonniers en lutte. Le 29 septembre une manifestation est prévue aux prisons de Rheinbach et de Aachen en Allemagne (plus d’infos viendront par la suite). Nous appelons à y être présents, mais ce sera aux compagnons dans la rue à exprimer leur solidarité de la manière qu’ils estiment la plus adéquate. Nous ne pouvons pas oublier nos prisonniers. Nous avons nos différences mais nous ne pouvons pas oublier pourquoi nous luttons. Contre l’emprisonnement et l’exclusion.

Pour la solidarité internationale.
Pour l’anarchie

Transmis par le syndicat intercorporatif de l’Essonne
Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – août/septembre 2007 n° 212) Imprimer

Plus d’infos sur le procès, le régime FIES, etc. sur : http://www.escapeintorebellion.info
José Fernandez Delgado, JVA Rheinbach Aachenerstrasse 47- D 53359 Rheinbach.
Gabriel Pombo Da SilvaJVA Aachen - Krefelderstrasse 251 D 52070 Aachen.