Le syndicat anarcho-syndicaliste CNT souhaite ici faire part de sa préoccupation concernant la dernière vague d’arrestations de personnes liées à la gauche abertzale.
L’existence de différences plus qu’évidentes entre nos deux mouvements ne nous empêche pas de rendre public notre avis sur la question afin d’éviter de donner matière aux mauvaises interprétations sur la situation que nous vivons.
Ce qui se passe actuellement implique une disparition des droits qui touche directement, non seulement les personnes vivant au Pays-Basque, mais également l’ensemble des citoyens espagnols. Ne voir dans cette situation qu’un « problème basque » serait une grave erreur. À la CNT-AIT, nous pensons qu’il s’agit d’un problème de manque de démocratie dans la culture politique de l’État, où les Gouvernements sont incapables de se confronter aux problèmes hérités de la Transition et servent à la grossière satisfaction d’intérêts électoraux plutôt qu’à la recherche d’une solution à ce conflit.
Les élections approchant, les Gouvernements profitent de cette situation et s’en servent comme d’une arme pour la chasse aux voix. La désinformation des citoyens dans tout l’État espagnol est criante, et les partis et moyens de pression ne tiennent aucunement compte des efforts de certains pour trouver une issue à ce qu’on appelle le conflit basque, manne providentielle pour de nombreux analystes, intellectuels, etc., pour qui le terrorisme constitue la principale source de revenus.
Sans vouloir entrer dans la discussion sur la nécessité, l’opportunité, la validité ou non des différentes manières de défendre des idées, à la CNT-AIT, nous croyons que la meilleure façon de trouver aujourd’hui une solution durable au conflit actuel au Pays Basque est la négociation entre les parties qui y sont impliquées.
Une fois réglé le « thème basque », il faudrait s’attaquer de façon effective aux questions toujours actuelles et reléguées au dernier plan par ceux qui ont tout intérêt à le faire : conditions de travail, chômage, logement, etc., sujets uniquement exploités, parfois effrontément, au principal bénéfice de la classe politique et du patronat, lesquels rejettent tout débat sous prétexte que le principal problème qui préoccupe les citoyens « c’est la violence ».
Nous réitérons notre solidarité avec toutes les organisations, collectifs et personnes concernés.
Bilbao, le 14 février 2008.