C’est ainsi que la Fédération Anarchiste a baptisé un texte diffusé au moment des élections municipales de 2001 et qui envisage également ce que pourrait être le « communalisme libertaire ».
Les fondements de cette réflexion sont la nécessité de ne laisser personne décider à notre place pour être certains de voir triompher nos intérêts et non ceux des classes dirigeantes. L’autogestion doit permettre de lutter contre les inégalités sociales et économiques qui découlent de l’accaparement du pouvoir de décision par une caste de nantis.
Cette gestion directe des communes s’appuie sur des précédents historiques qui démontrent que c’est bel et bien une alternative crédible à l’assujettissement des populations
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Bookchin parle plutôt de traditions héritées, alors que la FA souligne l’existence de communes révolutionnaires dans l’histoire récente (Paris 1793, Ukraine 1917, Kronstadt 1921, Espagne 1936…).
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Les principes de cette gestion directe
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Le texte de la FA rejette le concept de « démocratie participative » qui est encore aujourd’hui agité par des politiciens, dont Ségolène Royal, pour tenter de réconcilier les Français avec la politique. En revanche, Bookchin emploie cette notion sans la considérer comme un leurre, mais comme synonyme de gestion directe.
libertaire des communes sont les suivants :
Le fédéralisme, agent de coordination en remplacement de l’État, qui est un agent de coercition du système capitaliste.
Des assemblées générales souveraines.
Le mandatement impératif des délégués.
La révocabilité des délégués élus.
Des Comités de quartier et par thèmes transversaux (culture, éducation, transports…).
Une socialisation des services avec des décisions prises par un collège comprenant :
les usagers de ce service
les citoyens de la commune
les personnes travaillant à faire fonctionner ce service
La Fédération Anarchiste invite alors à créer dès maintenant des contre-pouvoirs sous forme d’assemblées populaires communales destinées à imposer des mesures ou de représentants, révocables et investis d’un mandat impératif, envoyés dans les conseils municipaux pour exposer les aspirations des populations. Par contre, la composition de listes électorales libertaires (rien qu’à l’écrire, ça coince) est vivement rejetée. Quelques revendications immédiates sont précisées :
Les transports gratuits pour tous.
La gratuité de la santé de proximité.
Un accès libre et gratuit à tous les espaces et services culturels (bibliothèque, salles de réunion, de répétition...).
La réquisition des logements vides et leur gestion directe par des représentants (révocables) des habitants.
Le contrôle de tous les projets d’urbanisme par des comités révocables, transversaux et de quartiers.
Le texte se termine d’ailleurs en soulignant les avancées sociales établies par ces communes révolutionnaires : école laïque (Commune de Paris, 1871), réquisition de logements (Kronstadt, 1921), système de santé pour tous (Espagne,1936)…
D’aucuns condamneront une approche réformiste, d’autres une stratégie visant à imposer un nouveau système et à remplacer celui qui nous opprime actuellement. C’est un autre débat. Toujours est-il que des expériences de gestion directe des communes sont bien vivantes.