Boycott des élections prud’homales

Les élections aux Prud’hommes mobilisent les syndicats de collaboration. Pour eux, l’enjeu est d’importance. Faute d’adhérents et encore plus de militants (la France est un des pays ou le taux de syndicalisation est le plus ridicule du monde occidental), c’est le résultat aux différentes élections (paritaires, de prud’hommes, mais aussi de caisses de sécu et autres) qui leur permet d’obtenir des postes de permanents, des contrats (pour la « formation syndicale », de quoi s’écrouler de rire) et toutes sortes de financement et de prébendes. A côté des sources de financement légales, il en est paraît-il de très juteuse. Du côté des patrons de l’UIMM, on en sait quelque chose.
Qu’ont à attendre les salariés de tout ce fatras électoral ? Rien de positif.
Rappelons tout d’abord que les Prud’hommes sont compétents pour juger les conflits individuels nés à l’occasion de l’exécution du contrat de travail (par exemple, des heures supplémentaires non payées ou un licenciement abusif). Les conseils sont composés pour moitié d’élus des patrons et pour l’autre d’élus des salariés. Ce sont les voies de ces derniers que CGT, CFDT, FO et autres SUD ou UNSA se disputent, laissant entendre qu’ils se montreront plus favorables au salarié lésé…
Ce qui est faux : les jugements qui sont rendus par les prud’hommes ne dépendent pas du bon cœur des conseillers (à supposer qu’ils en aient), mais des lois, décrets, arrêtés, règlements, conventions collectives, bref de toute une série de textes qui sont écrits ailleurs et certainement pas par des salariés de base. L’interprétation des textes permise aux conseillers prud’hommes est elle même limité : les prud’hommes qui prendraient une décision un peu trop favorable aux salariés seraient immédiatement censurés par un tribunal d’instance auquel ils sont soumis pour les appels.
Bref, les décisions de ce tribunal, auquel, faute d’action directe, les salariés peuvent être obligés de recourir, ne dépendent pas des résultats électoraux comme on voudrait nous le faire croire. On ne s’affranchi pas en élisant son maître.
C’est pourquoi la CNT-AIT continue à appeler au boycott des élections prud’homales et autres instances paritaires (délégué du personnel et comité d’entreprise).

Syndicat Intercorporatif Toulouse
(Le Combat syndicaliste CNT-AIT – pages confédérales – novembre/décembre 2008 n° 218) Imprimer