Sarkozy n’est pas Hitler, il n’est pas non plus Pétain. Il n’est ni nazi, ni fasciste, il ne veut exterminer aucun peuple. Il veut simplement reconduire à la frontière les étrangers qui sont en situation irrégulière sur le territoire français. En fait, il veut en « reconduire » plus de 25 000 cette année. De force. Parce que c’est un chiffre rond. Il ne les déteste pas personnellement, mais il a des avions à remplir, il l’a promis aux Français. C’est quand même pas de veine que la seule promesse qu’il tienne soit justement celle-là. Nous avons arrêté de compter ceux qui se sont balancés par les fenêtres parce qu’il ne voulaient pas retrouver l’enfer qu’ils avaient fui.
Hier mercredi, la police nationale a pénétré chez la famille A. à 6 heures du matin, ils ont pris le père, la mère enceinte de quatre mois et malade, les deux enfants scolarisés en CE1 dans une école du quartier et les ont envoyés au centre de rétention de Nîmes. Une rafle.
Ce matin ils devaient comparaître devant le tribunal administratif de Pau, ils n’ont pas pu expliquer ce qu’ils risquaient si on les expulsait. Monsieur A est Azéri, madame A est Arménienne, aucun de leur pays d’origine ne les veut, les deux pays sont en guerre. Les enfants ? Que dire, sinon qu’ils ont grandi ici, avec leurs copains du quartier.
La police nationale n’est pas la Gestapo, ce n’est pas non plus la milice. Mais on imagine que ce qu’ont ressenti monsieur et madame A. devait furieusement ressembler à ce qu’ont ressenti des milliers de gens réveillés par les nazis, les fascistes ou les miliciens. De la terreur. Les A. ne sont pas les seuls à connaître la terreur, on pense à tous ceux qui ne sortent plus de chez eux que quand c’est indispensable, ceux qui ne dorment plus parce qu’ils ont peur des bruits dans l’escalier.
Nous ne nous réveillons pas et nous savons que Jospin, Rocard ont rempli des avions, nous savons que les socialistes (comme leurs complices de gouvernement, verts et communistes) pensent qu’il est nécessaire de « maîtriser les flux migratoires », leur lâcheté, leur hypocrisie était nécessaire pour que cette tragédie prenne cette ampleur. D’ailleurs les entend-on crier, protester ? Ils sont de la même eau.
Les frontières sont une plaie, résistons, cachons, aidons ceux qui le souhaitent à rester ici, chez eux.