Premier mai 2004
Les capitalistes savent diviser les forces qui les attaquent. Ainsi la répression est d'autant plus facilitée et la solidarité ne peut que difficilement se mettre en place...
De nombreux groupes ou individus sont éparpillés sur des terrains de lutte divers. Sur le terrain politique : pour les sans-papiers, pour l'écologie... ; sur le terrain idéologique : contre l'extrême droite, contre la pub... sur le terrain économique : contre le chômage ;contre la malbouffe... Mais ces luttes atomisées, ponctuelles et isolées, débouchent souvent sur un sentiment d'impuissance et de perte de temps, donc une démobilisation.
Par exemple :
 - Un groupe d'étudiants tague sur des panneaux publicitaires, se fait prendre et écope d'amendes exorbitantes, faute de solidarité à la hauteur de la répression.
 - Des salariés syndiqués en grève ne trouvent pas de solidarité chez les salariés du même syndicat de la boîte d'en face, qui continuent à travailler.
 - Des chômeurs sont réduits à quémander une prime de Noël à l'État, alors qu'en solidarité avec les travailleurs, ils pourraient lutter pour des conditions de vie décente.
 - Des retraités vont d'entreprise en entreprise avec une cantine qu'ils mettent à disposition des grèvistes mais finissent par jeter l'éponge du fait de leurs faibles moyens.
C'est bien cette foutue solidarité qu'il nous faut mettre en place,mais voilà, ça se construit et ça se réfléchit& !
Il existe déjà une solidarité, sélective, que les médias appellent " solidarité internationale ". Celle du Capital et des États à son service. C'est par exemple : la minute de silence suite aux attentats de New York et de Madrid. Mais c'est aussi, il ne faudrait pas l'oublier, le bombardement étasunien au Soudan, en 1998, de la seule usine pharmaceutique couvrant 90 % de la consommation de médicaments les plus utilisés du pays, c'est aussi le refus par les Occidentaux de fournir à bas prix la trithèrapie qui èviterait des millions de morts du sida dans les pays du Sud.
Enfin, il existe la solidarité internationale qui est l'affaire des exploités du monde entier. C'est, par exemple, un compagnon de notre syndicat, attaqué en diffamation par son employeur, qui obtient un non-lieu en sollicitant le soutien de nombreux syndicats de l'AIT.
C'est aussi, l'été 2003, les travailleurs d'une entreprise de nettoyage de Tomares en Espagne qui, suite à une grève de 134 jours, ont obtenu la totalité; de leurs revendications grâce aux soutiens locaux et internationaux.

Alors, soit nous condamnons nos luttes à l'échec en nous organisant de façon " anarchique ", au détriment de la solidarité ; soit nous nous donnons les moyens de mettre à bas le système capitaliste en nous organisant internationalement sur les terrains politique, économique et idéologique de façon réellement anarchiste.


L'anarchosyndicalisme
c'est...
un syndicat, la CNT
une internationale, l'AIT