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Syndicat Intercorporatif de Montpellier
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Contre la criminalisation des mouvements sociaux !
Répression au centre commercial du Polygone de Montpellier
lors de la manifestation du 18 mars 2006
Nous reprenons ci-dessous le témoignage d’un participant de cette manifestation, diffusé sur Indymedia Toulouse et complété par un de nos compagnons de la CNT-AIT de Montpellier, témoin lui aussi de la répression. « Je voulais faire part de mon indignation, de ma stupéfaction, de mon horreur, de ma HAINE. Lors de la manif du 18 mars à Montpellier, des actes policiers inadmissibles se sont produits. Malgré le service d’ordre, des centaines de manifestants ont décidé d’occuper le Polygone (« temple de la consommation » montpel-liérain).

L'entrée dans le Polygone se passe sans anicroches, et l’investissement des trois étages aussi.
« Mais vient le moment où un homme lance une canette sur une vitrine (une des rares non baissées). Cet homme se trouvait à quelques mètres de moi. Un homme à l'allure ordinaire dans une manif. Au bruit du verre cassé, les vigiles prennent peur : ils sautent sur un bar proche et attrapent des chaises, des tables en fer, et les lancent sur les manifestants coincés dans le Polygone. Les tables volent à 2 mètres de hauteur, un étudiant en reçoit une en plein visage.... tout le mobilier semble avoir des ailes, les vigiles lancent sans réfléchir, le mobilier se fracasse sur les crânes des manifestants et des personnes présentes dans le Polygone... En même temps, les vigiles utilisent des gaz lacrymogènes, parfois à 10 centimètres des visages et deux détonations se font entendre, dans le but de faire penser à des armes à feu. Tout le monde court, des femmes accompagnées d’enfants dans des poussettes tentent désespérément de rejoindre les sorties sous une pluie de tables et de chaises...
On tente de sortir dans la panique générale. On gagne les portes alors qu'une fille se fait piétiner (la malheureuse est tombée dans le mouvement de panique). On se retrouve sur la place à l'entrée du Polygone face à l'hôtel de ville. On soigne immédiatement les blessés, on met du sérum, le jeune qui s'est pris la table est mal en point, le crâne ouvert apparemment... Les visages sont tuméfiés, les yeux exorbités... On pleure, on vomit, on hurle, on cherche ses amis, personne ne comprend...
C'est alors qu'on les aperçoit. Les crs arrivent sur la place par l'intérieur du Polygone. Ils ouvrent les portes, et non non non, ils ne se mettent pas en ligne, mais ils sortent avec l’idée d’attaquer directement et poussent tout le monde vers les issues de la place, qui sont étroites. Certains se retrouvent coincés contre un muret donnant sur le vide, comme moi et mon amie, et les coups de tonfa pleuvent... on crie de ne pas frapper, qu'on va s'en aller (un tel mouvement de panique, avec tout le monde qui court, ne permet pas un quelconque acte de bravoure face aux crs). Heureusement on s'en tire sans trop de casse, seulement des compagnons sont là-bas... et souffrent sous les coups de tonfa bien appuyés et les coups de pied. On a honte de faire partie de ce pays. On court le plus rapidement possible : rassemblement juste devant le Polygone.
Alors vous nous direz, oui, mais que foutiez-vous encore au Polygone ? Ben c'est très simple : les lacrymo dans les yeux et les blessures dues aux tonfas ne nous permettent pas d'aller bien loin...
Les CRS bouclent l'entrée du Polygone, le calme semble revenir, mais des femmes sortent du Polygone (qui est en pleine évacuation) en hurlant, leurs gamins sous le bras... la guerre de classe fait rage... les gosses pleurent, ils sont rapidement évacués... et les flics qui sourient... bande de bâtards, sadiques, salauds... je ne trouve plus mes mots... autour de moi c'est une scène d'horreur : y’a du sang, des vomissements, des blessés un peu par- tout, certains ont les yeux exorbités... on a l'impression qu'ils sont à l'agonie...















Puis vient le bouquet final : un autre mouvement de panique, dû à une intervention musclée de la BAC pour arrêter un jeune homme, pour des motifs inconnus des manifestants, mais que les flics ne tarderont sans doute pas à lui trouver... Le problème, c'est que l'arrestation est : 1° ultra violente, avec des coups portés sur le jeune homme, et en plus, 2° le second agent de la BAC sort un flash-ball de sous le manteau (au milieu de la foule) et tourne sur lui-même, nous mettant tous en joue... on croit rêver... on hurle tous « tirez pas ! tirez pas ! » et cet enfoiré prend plaisir à nous viser.... l'œil au viseur, on s'attend à recevoir une balle a n'importe quel moment... c'est affreux...
Finalement la manif se dispersera quelque temps après...

Bilan :
1) la BAC a brisé une vitrine afin de créer des mouvements de panique dans le Polygone ;
2) la BAC et les vigiles ont frappé violemment, lancé des tables et des chaises et utilisé des gaz dans un lieu public où étaient présentes des familles, un samedi, sans se préoccuper des conséquences ;
3) Ils ont matraqué de façon ultra violente des blessés à terre et nous ont rendu aveugles temporairement par leurs gaz lacrymogènes ;
4) Ils ont mis en joue des manifestants pacifistes et ont procédé à une arrestation ultra violente.
Alors, que l'on n’aille plus me parler de « casseurs » chez les manifestants, regardez déjà chez les forces de « l’ordre ».
 »

Encore un bel exemple de liberté d’expression ! Quelle est cette démocratie qui devient dictature quand le peuple conteste (recours à la répression policière, aux lois sécuritaires, à l’état d’urgence… et rappelons que l’article 16 de la Constitution offre les pleins pouvoirs au président de la république) ? Contre la souveraineté de la nation, la souveraineté du peuple : le communisme libertaire !


Solidarité
avec les manifestants arrêtés !

Le Syndicat Intercorporatif de Montpellier, adhérant à la Confédération Nationale du Travail - AIT, est une organisation révolutionaire anarchosyndicaliste. Son le but est la mise en place du communisme anarchiste. Ses moyens sont l'action directe syndicale, la grève, le boycott, le sabotage du bénéfice patronal...